Velléda ou Véléda fut une vierge prophétesse celte ou germanique (völva) du temps de Vespasien. Son nom, avec un seul L, Veleda, veut dire "voyante" en gaulois.
Fille de Segenax, elle était de la nation des Bructères et habitait une tour sur la Lippe. Elle exerçait une influence immense sur toutes les populations germaniques : ainsi Tacite rapporte que les habitants de Colonia Claudia Ara Agrippinensium (Cologne) lui confièrent l'arbitrage de leur conflit avec les Tenctères, une tribu germanique habitant hors du limes. Considérée comme une déesse vivante, en communication constante avec les dieux Sucellus et Nantosuelte, les envoyés des deux parties ne furent pas admis en sa présence, et la prophétesse rendit son jugement via un intermédiaire.
Tacite lui fait jouer dans le soulèvement des Bataves contre Vespasien en 70 un rôle aussi important que celui de Civilis, mais on ne sait si elle prophétisa simplement la rébellion ou eut un rôle plus actif.
Une démonstration de force opérée par neuf légions sous le commandement de Gaius Licinius Mucianus mit fin à la rébellion. Le général Petilius Cerialis captura Civilis, mais il traita les rebelles avec clémence, et Velléda ne fut pas inquiétée.
Charles Voillemot, Velleda, 1869
Un bref extrait de Stace permet d'établir que Velléda, prisonnière en 77 ou 78 du général romain Caius Rutilius Gallicus, fut amenée à Rome, où elle vécut, semble-t-il, quelques années. Un épigramme grec retrouvé à Ardea, au sud de Rome, se moque de ses pouvoirs magiques.
La destinée de Velléda a inspiré de nombreux auteurs romantiques. Le personnage est en effet un motif intéressant pour les Romantiques, par son destin héroïque et sa fin tragique, et aussi parce qu'il contribue à enrichir une mythologie de substitution, qui n'est pas gréco-romaine.