Troie (en grec ancien Τρο?α / Troía et en turc Truva), — qui vient du nom de Tros (père du fondateur de cette ville) — est aussi appelée Ilios (en grec ancien ?λιος / Ílios) ou Ilion (en grec ancien ?λιον / Ílion), — qui vient du nom de son fondateur :Ilos — est une ancienne cité semi-légendaire de Troade en Asie Mineure, située non loin de la mer Égée, à l'entrée de l'Hellespont. Mentionnée pour la première fois par Homère, elle est au centre de nombreuses légendes de la mythologie grecque, et notamment de la guerre de Troie à laquelle se rattachent les récits du Cycle troyen. Troie se situe dans l'actuelle Turquie.
Selon la légende, Dardanos est considéré comme le fondateur de la dynastie des rois troyens. Il fuit le déluge et trouve asile auprès du roi Teucros de Phrygie. Après la mort de Teucros, il devient le seul héritier, en se mariant avec Batia, la fille du roi Teucros. D'après certaines sources, Dardanos est issu d'une tribu thrace ou illyre des Balkans : les Dardanes (localisés dans les actuels Kosovo et Macédoine). Ce nom de Dardanes est par ailleurs également utilisé pour désigner les Troyens.
Tros, petit-fils de Dardanos, est le héros éponyme de la Troade et de Troie. La ville elle-même est fondée par son fils Ilos.
Laomédon, le fils d'Ilos, lui succède sur le trône. Poséidon et Apollon, punis par Zeus, ont bâti pour ce roi cruel les murs de Troie, mais n'ont finalement pas reçu le salaire promis et, offensés par le roi, qui les menace de leur couper les oreilles, ils se vengent. Apollon envoie une épidémie de peste, et Poséidon ordonne à un monstre marin de dévorer les habitants et de dévaster les champs en vomissant de l'eau de mer.
L'Oracle de Zeus Ammon conseille à Laomédon de sacrifier sa fille Hésione, en l'abandonnant nue, avec ses seuls bijoux, sur le rivage de la Troade, afin qu'elle soit dévorée par le monstre.
C'est ainsi qu'Héraclès, qui suivait Jason à la recherche de la toison d'or en Colchide, trouve Hésione enchaînée à un rocher sur le rivage de Troie, entièrement nue et parée de ses seuls bijoux.
Héraclès brise ses chaînes et offre de tuer le monstre marin en échange de deux chevaux blancs immortels, que Zeus avait offerts à Tros, le grand-père de Laomédon, pour le prix de l'enlèvement de Ganymède.
Les Troyens construisent alors un haut mur à quelque distance du rivage. Lorsque le monstre atteignit le mur, il ouvrit ses énormes mâchoires, et Héraclès s'engagea armé dans la gorge du monstre. Après trois jours, il sortit victorieux du ventre du monstre.
Laomédon aurait alors trompé Héraclès en substituant deux chevaux ordinaires aux chevaux immortels promis. Héraclès s'embarque très en colère après avoir menacé de mener la guerre contre Troie.
Héraclès recrute des soldats à Tirynthe et affrète des bateaux (6 à 18, suivant les sources) ; il compte parmi ses alliés Iolaos, Télamon, Pélée, Oïclès l'Argien, Déimaque le Béotien.
Héraclès débarque près de Troie, en confiant la garde des navires à Oïclès. Laomédon envoya le peuple équipé d'épées et de torches brûler les navires d'Héraclès, mais Oïclès résista jusqu'à son dernier souffle et permit à ceux-ci de reprendre la mer.
Héraclès ordonna l'assaut immédiat de la ville, et ce fut Télamon qui réussit à créer une brèche dans la muraille et à pénétrer dans la ville.
Héraclès tua Laomédon et tous ses fils, à l'exception du jeune Podarcès. Hésione fut attribuée à Télamon en récompense ; elle eut la permission de racheter le prisonnier de son choix, et acheta son frère Podarcès pour le prix du voile d'or qu'elle portait au front. Ceci valut à Podarcès le nom de Priam, qui signifie « racheté ».
Après avoir brûlé la ville et dévasté les environs, Héraclès s'éloigna de la Troade avec Glaucia, fille du fleuve Scamandre, et en laissant Priam sur le trône.
L'histoire légendaire de la guerre entre Hellènes et Troyens est le sujet de l’Iliade d'Homère, des épopées du cycle troyen et l'un des sujets de l’Énéide de Virgile, dans laquelle Énée doit abandonner Troie, événement qui mène très indirectement à la fondation de Rome, récit apocryphe servant bien entendu à l'édification de l'Empire romain.
L'origine de la guerre de Troie est l'enlèvement par Pâris, prince troyen, d'Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte. Pour punir les Troyens, les rois grecs se coalisent et mettent le siège devant la cité. Au bout de dix ans de siège, les Grecs pénètrent dans la ville grâce à la ruse d'Ulysse du cheval de Troie.
Durant ces évènements, le roi de Troie est Priam, et la reine est Hécube.
Selon l’Iliade, Troie était située sur les deux sources du Scamandre, l'une dégageant des vapeurs chaudes, et l'autre glacée. Cependant, lorsque les habitants grecs d'Ilion revendiquèrent l'héritage troyen, ils furent qualifiés de vaniteux. De plus, le géographe grec Strabon déclara que le site véritable se trouvait à 5,6 km de là, au « village des Troyens ».
C'est ainsi que le voyageur français Lechevalier affirma, à la fin du XVIIIe siècle, que Troie était le village de Bunarbashi (ce nom signifie « tête de source »), qui se trouvait au pied d'une colline rocheuse d'où jaillissaient plusieurs sources. Pendant deux générations, les chercheurs oublièrent que ces sources avaient la même température (mais il est vrai que de tels phénomènes géophysiques sont rarement pérennes). Heinrich Schliemann lui-même ne trouva pas trace de la ville à cet emplacement et se rabattit sur la colline d'Hissarlik, une éminence située à 4,8 km de la côte entre deux fleuves, nommés Simoïs et Scamandre dans l’Iliade.
Comme souvent les légendes anciennes et les réalités topographiques modernes ne concordent pas exactement, même si des convergences existent. Cependant, le site d'Hissarlik est aujourd'hui reconnu sous le nom de « site archéologique de Troie » par l'UNESCO, qui l'a inscrit sur la liste de son patrimoine mondial en 1998.
Selon certains auteurs s'appuyant sur les théories de la mythologie comparée, consistant à comparer des récits et des mythes, et à ne voir dans certains faits présentés comme historiques que des projections de ces mythes, notamment à l'intérieur d'une même sphère socio-linguistique, suivant en cela Georges Dumézil, la guerre de Troie n'a pas eu lieu. Elle ne demeurerait qu'un mythe, une agrégation de schémas récurrents autour d'un contexte géographique lui, réel.