Dans la mythologie scandinave fylgja désigne le placenta, les membranes qui suivent l'expulsion du nouveau-né, et, symboliquement, la figure tutélaire, l'esprit, le double qui suit un homme et même un clan.
Dans un premier sens, plus ancien, la fylgja désigne l'âme, le moi qui s'émancipe de son enveloppe corporelle. Il s'agit d'un dédoublement spirituel, même si elle prend forme animale. L'individu peut la voir (en rêve ou dans un état modifié de conscience) bien qu'il soit de mauvais augure de voir la sienne propre.
Dans un deuxième sens, la plus fréquente, la femme fylgja, la fylgjukona, est celle qui protège l'individu, se rapprochant de l'ange-gardien, mais aussi d'une famille. Elle est liée au culte des Dises, évoquant les dhisanas védiques, déesses de la fertilité et de la fécondité, mais aussi du destin.
D'après Claude Lecouteux la fylgja « est en quelque sorte le double de l'individu, comparable au Ka égyptien et à l'eidolon grec, une sorte d'ange gardien prenant la forme d'une entité féminine ou d'un animal protégeant la famille ou la personne qu'elle a adoptée ». C'est un être tutélaire dont la fonction est la protection et la prédiction. Il se manifeste aux vivants pendant les rêves. En dehors de ceux-ci, la vision de la fylgja signifie la mort. Si elle prend congé de son protégé, celui-ci meurt également. Un homme peut avoir également plusieurs esprits tutélaires.
La fylgja ne disparait pas avec celui auquel elle s'est attachée, témoignant de son indépendance par rapport à l'être humain.
Selon Ernst Ludwig Rochholz, qui s'est particulièrement intéressé à l'ange gardien, la croyance que la fylgja quitte celui qui la voit et lui ôte aussi la vie est en rapport avec les contes de Mélusine, de la Dame blanche, d'Orphée.